Le concours de photographies anthropologiques, lancé en décembre 2013, avait pour but de faire partager des visions de l’anthropologie. Les participants pouvaient soumettre jusqu’à trois photographies avant le 20 décembre 2013, et les critères d’évaluation énoncés étaient l’habileté technique, l’impact visuel de l’image, le respect du thème et l’originalité des photos. Finalement, pour l’équipe de l’AANTHQ, ce concours était une excellente façon d’interagir avec ses membres.
Quant au comité de jury du concours, il se composait de Manon Barbeau, scénariste et réalisatrice œuvrant entre autres auprès des Premières Nations, Nicolas Hubert, chercheur en politique internationale et photographe talentueux travaillant pour une conception plus sociologique de la photographie, Stéphanie Lessard-Bérubé, vidéaste documentaire et conceptrice de projets d’animation culturelle, et Anne-Renée Samson, bibliothécaire, chercheure en sciences de l’information et en anthropologie et webmestre de l’AANTHQ.
L’Association des anthropologues du Québec est heureuse de dévoiler les gagnants du concours :
- Le premier prix a été décerné à une photographie qui s’intitule Flamme du révolté (Barcelone, Espagne, mars 20012) et qui a été prise par Camille Nadia Staes Lévesque.
« De par le monde, le mouvement des indignés rugit alors que le printemps érable rage au Québec. Et c’est par le feu et les matraques que se répondent les révoltés de Barcelone suite à une manifestation anticapitaliste qui a pris un tournant assez dramatique, les rues en flammes. » Description de Camille Nadia Staes Lévesque.
Commentaires du jury : En somme, nous avons remarqué la qualité de la composition de la photographie : le cadrage est excellent, l’éclairage par le feu rend l’image impressionnante et nous remarquons la difficulté pour la photographe d’avoir pris ce cliché. Elle a su saisir un moment précis et nous ressentons beaucoup d’émotions en regardant cette photographie. C’est une image témoin de tensions sociales, qui pourrait être représentée en peinture. Finalement, à travers cette photographie, nous percevons une anthropologie engagée, se situant d’autant plus dans une perspective d’action que sous l’angle du spectateur passif.
- La photographie choisie pour le deuxième prix est Le livreur (Chongqing, Chine, mai 2013), prise par Daniel Baril.
« Malgré les Giorgio Armani, Cartier et Ermenegildo Zegna (à droite sur la photo), nous sommes bien en Chine, au cœur du quartier des commerces de luxe à Chongqing, une municipalité de près de 18 millions d’habitants! Cette photo, qui nous montre le contraste entre la Chine moderne et la Chine traditionnelle, illustre l’enjeu social contemporain posé par le développement économique fulgurant de ce pays et la mondialisation du commerce : écart dans la répartition des richesses, cohabitation de la modernité et des métiers traditionnels, apparition de nouvelles classes sociales que le communisme avait pour but d’éliminer, uniformisation des cultures. Ces enjeux sont aussi ceux de l’ensemble de la planète. »
Commentaires du jury : Pour la qualité visuelle de la photographie, elle s’y trouve, mais nous aurions souhaité avoir plus de précisions sur le personnage central, le porteur. D’un autre côté, l’impression de petitesse de ce personnage par rapport au fond rend la photographie spectaculaire et parlante. Le porteur, dans cette modernité, est à peine visible. Nous ressentons un écrasement sociétal en comparaison avec la tradition. Les lignes sont fortes, tout comme les contrastes. Les traditions traversent le temps et nous sommes porteurs d’identités, de lieux et de cultures.
Le choix des deux gagnants n’a pas été facile. Nous avons reçu 19 photographies, toutes imprégnées de visions et de perceptions de l’anthropologie. Plusieurs photographies présentaient d’excellentes qualités visuelles et les messages véhiculés étaient souvent forts. Nous tenons à féliciter tous les participants du concours de photographies anthropologiques.
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